Au commencement

Au commencement, tu ouvres un blog, un jour de congé maladie.

Tu ouvres un blog et tu l'intitules "A mots couverts". Et puis comme tu as toujours aimé les jeux de mots un peu pourris, tu le sous-titres "à maux couverts". Un peu pour le plaisir du jeu de mot (le calembour du siècle, whouhou ! ), un peu pour lui donner un faux air "je suis une fille profonde qui cache un véritable mal-être mais ça va".

Donc tu as ouvert un blog. Tu lui as donné un titre de pacotille, et te voilà, là, face à ton clavier.

Et maintenant, tu te demandes pourquoi. Tu as un début de réponse, bien sûr. En réalité, tu en as plein des débuts de réponse. C'est bien là le problème : tu es une fille des débuts. Tu adores commencer des choses. Tu as commencé le scrapbooking, tu as commencé un album de tes vacances, tu as commencé à redécorer ta salle de bain, tu as commencé à lire Game of Throne en anglais. Et donc, aujourd'hui, tu as commencé un blog.

Tu as commencé un blog et tu ne sais pas trop pourquoi. Une envie, depuis longtemps, d'écrire des trucs, de garder des traces. D'ailleurs, tu as déjà commencé des flopées de carnets ou journaux intimes. Alors, pourquoi pas ici.

Tu as commencé un blog et tu ne sais pas de quoi il va parler. Quand il a fallu le classer, tu n'as pas trouvé la catégorie "tas de foutaises", alors tu l'as classé inclassable. Peut-être que ton blog parlera de voyages, d'amis et de shopping. Ou peut-être pas.

Tu as commencé un blog, mais tu ne vas pas en parler autour de toi. Pas même à mots couverts. Parce que tu ne sais pas trop ce que ça va donner, au-delà du commencement. Parce que tu n'écris pas pour qu'on te lise. Tu commences par écrire pour toi-même, d'ailleurs, tu te tutoies.

Donc, tu as commencé à écrire des trucs dans un blog. Et comme tout ce que tu commences, pour l'instant, tu as l'intention de le continuer. 

Mais pas tout de suite. Tout de suite, il faut que tu y ailles : tu dois commencer à préparer le repas.