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A maux couverts
17 mars 2015

Fin de cycle [C6J30]

J'ai tous les symptômes. Tous : les seins tendus et douloureux, le ventre enflé, la constipation, et même la douleur au ventre par moments, comme un avertissement. Tous les symptômes de l'arrivée imminente des "vilaines", comme on les appelle dans les forums.

Et pourtant... Alors que j'avais tenu le coup depuis plusieurs semaines, à m'efforcer de ne pas mettre trop d'espoir dans ce cycle là, depuis 2 jours, me voila à rechercher des applis et des sites sur le suivi de la grossesse, presque compulsivement. En me cachant. En croyant pouvoir me cacher de moi-même. 

J'ai commencé à préparer mon chéri, je lui ai dit que j'avais mal au ventre. Façon de me préparer moi, ou de la préparer à l'état dans lequel il va me ramasser demain, ou dans deux jours. Car je le sais bien, ce n'est pas pour cette fois. 

L'écrire ici est une façon (inutile et dérisoire) d'essayer de me blinder. Car la deuxième moi (bon, je ne vais pas revenir sur cette histoire de schizophrénie, c'est un fait acquis), rationnelle elle-aussi (c'est quand même moi), tient ce raisonnement :

OK, tu reconnais maintenant très bien ces symptômes pré-menstruels. Mais à quoi comparer ? tu n'as jamais été enceinte. Cette douleur là, aigue, dans le bas ventre : à quoi correspond-elle ? Ce n'est que rétrospectivement que tu pourras te dire "Ah c'était bien un signe de l'arrivée des règles" ou : "je l'ai bien sentie la nidation, c'est fou !"

Donc, comme toutes les femmes en fin de cycle, comme à tous les cycles, j'attends. C'est ce que je fais de mieux depuis 6 mois. J'attends, avec bien pus de peur que d'espoir. Un espoir, tout petit pourtant, mais qui va encore me faire pleurer toutes les larmes de mon corps, dans un ou quelques jours. 

 

[Edit : 14h]

De l'espoir, il ne reste pas grand chose. Cette espèce de gêne sourde qui n'est pas encore douleur mais qui va devenir intenable me saisit le ventre. J'ai presque envie qu'elles arrivent enfin, pour être sûre, une confirmation, me débarasser du tout petit doute qui subsiste et qui ne mérite même plus le nom d'espoir.

Sur mon carnet de bord, je note aussi mes humeurs du jour. Celle d'aujourd'hui n'a cessé de se dégrader, et je sais qu'elle va encore empirer. Je suis passée par l'appréhension, aggripée au petit espoir qui me restait. Je me sens triste, déçue, vidée. Les larmes viendront ensuite, déjà je les sens proches. Et la douleur avec elles. 

Un immense ras-le-bol. 

 

 

[Edit : 19h30]

Toujours rien... c'est con, du coup j'y crois de nouveau (faut pas, je sais) (en même temps, l'espoir, c'est beau non ?)

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