En vrac

- Il est chou mon chéri. Plusieurs jours avant, quand je lui dis que j'ai mal au ventre, et que j'ai tous les signes habituels des règles qui arrivent, il s'agace "Quoi, encore, mais c'est chiant à la fin !" Mais quand il rentre du travail et que je lui annonce qu'effectivement, ce n'est pas pour ce mois-ci, il me prend juste dans ses bras pour me réconforter (du coup j'ai pleuré alors que je n'avais pas versé une larme jusque là.) (Mais j'y peux rien, moi, quand on essaie de me réconforter, ça me fait pleurer). Et il essaie de me faire rire : "pour se faire autant désirer, c'est sûr que ce sera une fille !"

- Je me rends compte que j'ai beaucoup de mal à réagir avec enthousiasme à la grossesse de Laureline. J'espère qu'elle ne le sent pas, mais pour moi c'est flagrant. Je m'encquiers de l'achat de sa maison, du contrat de son chéri, mais jamais de sa santé ou de la petite. Pire, quand elle aborde le sujet, je réponds à peine. Je m'en veux mais je n'arrive pas à faire autrement. Je suis jalouse c'est certain, mais il n'y a pas que ça. Bien sûr, j'aimerais que ce soit un véritable échange (elle aussi aimerait d'ailleurs), que je lui réponde en parlant de mon ventre à moi. Mais peut-être qu'au fond, et le plus inconsciemment du monde, je lui en veux de ne pas m'avoir dit pour sa première grossesse. 

- C'est d'autant plus con que mes semaines avec Laureline sont comptées. Elle sait déjà qu'elle ne reviendra pas au collège après les vacances d'avril. Et moi, sans Laureline, et sans Aliénor qui ne reviendra pas avant mi-juin, je n'aurai que mes yeux pour pleurer. Et plus personne à qui dire ce que j'écris ici.

- Je ne me formalise pas des gens qui me disent "et vous, vous vous y mettez quand ?" Selon les personnes, je réponds parfois honnêtement. Mais j'ai eu très envie de gifler deux collègues. La première, alors que je ne me sentais pas bien m'a demandé : "Tu es enceinte ?" et quand je lui ai dit non "Je ne te crois pas, je suis sûre que tu mens. Tu es enceinte, comme tes deux copines. Tu n'as aucune personnalité."  (Euuuh... plaît-il ?). Et la deuxième, alors que je n'avais pas dormi de la nuit : "Oh, regardez-la, elle serait pas enceinte ?" (je t'entends là !) et comme je lui dis que non, dit quelque chose comme "Mouais, c'est ça...". Je veux dire, les filles, vous croyez ce que vous voulez, mais ça vous parait pas hyper indélicat de le dire comme ça ? De m'accuser explicitement, en face, de mentir ? A ces personnes là, j'ai vraiment envie de répondre quelque chose qui les mettrait bien mal à l'aise (du genre : "non je ne suis pas enceinte, enfin plus depuis hier.")

- Sur le même thème, il y en a une autre qui m'agace. Il y a un temps où on était proches, et quand j'ai dit à Aliénor et Laureline qu'on avait décidé d'essayer, c'est tout naturellement que je le lui ai dit aussi. Depuis, elle me demande régulièrement "et alors, vous en êtes où ?" C'est une question stupide, on est d'accord (que s'imagine-t-elle que je vais lui répondre ? "Ah ben oui tiens, j'avais pensé attendre avant de te l'annoncer, mais maintenant que tu demandes"), mais ça m'agace aussi très profondément, je ne saurais pas dire pourquoi. Je regrette de l'avoir mise dans la confidence. De manière générale, je crois que c'est quelque chose que j'ai dit à beaucoup de monde, peut-être trop, et ça génère autour de moi une certaine attente que je ne sais pas toujours bien comment gérer. Le dire ou pas, et à qui ? C'est une vaste question que je me pose pas mal en ce moment, j'en reparlerai peut-être dans un prochain post